Pour
la sixième fois, la Journée Nationale du Fromage est
reconduite par l’Association Fromages de Terroirs. Cette manifestation
bénévole et indépendante, soutenue par le Cercle
des Fromagers-Affineurs et une centaine de détaillants à
travers l’hexagone et à l’étranger (en
Angleterre, en Italie, au Danemark et en Allemagne), a pour objectif
de sensibiliser les consommateurs à l’exceptionnelle
diversité de notre patrimoine fromager, reconnue dans le
monde entier.
Plus que jamais, la démarche se veut citoyenne ! Pour la
première fois, un
Manifeste baptisé «Parlons cru»
disposé chez tous les fromagers participants (liste sur le
site www.fromages-de-terroirs.com) sera proposé aux consommateurs
pour qu’ils soutiennent la démarche.
Cette journée mobilise aussi bien les fromagers disposant
d’une boutique que les itinérants qui représentent
environ 50% des détaillants. Une banderole signalant l’événement
sera installée sur les vitrines des participants.
Soutenir la typicité et la variété du patrimoine
fromager français
C’est un fait. Les fromages traditionnels au lait cru constituent
le fleuron de notre savoir-faire et pourtant, leur part de marché
ne cesse de diminuer pour ne représenter aujourd’hui
qu’environ 7 à 8% de notre consommation. Alors que,
surfant sur les tendances du marché, la proportion des fromages
industriels et les créations fromagères «marketées»
-souvent des copies simplifiées de fromages traditionnels
disparus-, ne cessent de croître et démontrent un certain
dynamisme de la filière.
Sans vouloir opposer deux marchés car là n’est
pas le propos, les amateurs de bons fromages ne doivent pas oublier
que de nombreux fromages régionaux sont menacés :
vacherin des Bauges, vacherin d’Abondance, persillé
de Tignes, des Aravis ou de Semnoz, reblochon du Mont-Cenis, colombier
des Aillons, rollot fermier et le fromage de bouille dans le Nord,
le fromage de Monsieur en Normandie, la feuille de Dreux, l’olivet
cendré… Certains d’entre eux sont en passe de
s’éteindre car l’outil de production se raréfie.
Plus qu’un seul producteur continue actuellement la fabrication
du Vacherin d’Abondance. Dans la plupart des cas, ce sont
deux ou trois producteurs qui maintiennent un fromage en vie…
C’est trop peu pour assurer la transmission du savoir. À
chaque disparition, c’est un peu de notre histoire et de notre
biodiversité qui s’en vont ! Et les nouvelles créations
fromagères qui, trop souvent, font croire à une quelconque
filiation régionale grâce à un étiquetage
bien tourné, ne peuvent pas remplacer des siècles
de savoir-faire et apporter la typicité de goût liée
à un terroir.
Plutôt que de s’opposer au respect de la tradition et
des terroirs, le progrès et les évolutions en matière
sanitaire devraient servir les intérêts d’un
patrimoine riche en histoire et en potentiel.
Mieux informer les consommateurs
Si les Français sont encore nombreux à être
attachés au terroir fromager, on ne peut nier que les habitudes
de consommation se tournent davantage vers la standardisation et
le produit facile à conserver, facile à stocker, facile
à vendre…, et sont encouragées par des réseaux
de distribution qui ne favorisent pas l’accès à
la diversité.
Cette uniformisation du goût généralisée
entraîne une diminution des productions artisanales. Ne correspondant
plus à la «demande du consommateur»,
les petits producteurs voient leur marché se réduire
d’année en année, et jettent l’éponge
sous les pressions sanitaires sporadiques. Ce phénomène
de raréfaction des petits fromages est amplifié par
une confusion des genres savamment entretenue dans laquelle on y
perd son latin. Que signifie un fromage au lait cru ? Qu’appelle
t-on véritablement un fromage de terroir ou un fromage AOC
? Quelle est la différence entre une AOC et une marque ?…
Autant de questions que les consommateurs se posent et auxquelles
ils ne trouvent pas toujours de réponses qualifiées.
C’est pourquoi, durant cette journée du 8 avril, les
amateurs pourront découvrir chez des professionnels passionnés
que sont les fromagers affineurs, des fromages dont ils n’ont
jamais entendu parler, des petits fromages coutumiers souvent produits
au compte-gouttes, et aussi, redécouvrir les grands crus
de fromages dans un contexte convivial.
Dégustations gratuites devant les boutiques, buffet au fromage,
assiette de fromages à 1 euros, valisette de fromages pour
un snaking entre amis, menu au fromage dans certains restaurants,
découverte des fromages au lait cru dans les écoles
lyonnaises avec le soutien de La Ville de Lyon et le Syndicat des
Fromagers Rhône-Alpes, journée de dégustation
à l’Institut Paul Bocuse d’Ecully... Étonnons
notre palais et faisons-nous plaisir !
Pour toute information complémentaire
:
Association Fromages de Terroirs
Véronique Richez-Lerouge
Tél : 04 72 00 04 04 Fax : 04 78 28 39 17 v.richez-lerouge@contactpresse.com