Objectives

Objectives
Wednesday 1st December 2010.
 
L’association Fromages de Terroirs, créée à Lyon en 2001 par Véronique Richez-Lerouge, attachée de presse et ex-journaliste, s’est fixée pour mission de sensibiliser les consommateurs et, en particulier, les jeunes générations à la richesse du patrimoine fromager français unique au monde, d’encourager les producteurs, les fabricants et les professionnels malgré une uniformisation galopante.

Plusieurs constats ont amené l’Association à prendre ce sujet à bras le corps depuis 8 ans :

• Force est de constater que les Français ne connaissent pas le fromage, ne reconnaissent plus un véritable fromage de terroirs d’un fromage industriel, et n’ont pas conscience de l’importance du terroir fromager et de sa valeur... Le fromage de terroir tombe dans l’oubli.

• Les réseaux de distribution traditionnels ont fortement diminué - plus de la moitié des commerces de détail ont disparu en 15 ans-, ce qui ne laisse pas la possibilité de choisir les fromages dans la plupart des cas, à l’exception des grandes villes. Et encore faut-il faire la distinction entre marchand de fromages qui se fait livrer tous les jours par les centrales d’achat et artisan fromager qui dispose d’une cave d’affinage à l’arrière du magasin, et dont les secrets d’ennoblissement du fromage sont bien gardés. Comme beaucoup de métiers de bouche, ces derniers sont en voie de disparition. Combien reste-t-il de véritables affineurs en France ? Au mieux, une cinquantaine.

• En parallèle, on ne peut que déplorer le triste spectacle des rayons libre-service de la grande distribution qui viennent peu à peu remplacer les rayons à la coupe, considérés comme peu rentables par les GSA et pourtant qui constituent le dernier bastion visible s’il en est, d’une diversité fromagère.

• Sur le terrain, la fermeture de nombreuses exploitations à défaut de transmission et la revente de petits fabricants à des groupes industriels sont monnaie courante. Dans le premier cas, on déplore la disparition d’un fromage, parfois millénaire-, dont la recette de fabrication ne sera pas transmise à défaut de repreneur. Outre l’amenuisement d’un patrimoine, il s’agit aussi d’une atteinte à la biodiversité et à l’environnement considérant qu’une production fromagère participe à la construction d’un terroir, d’un village et d’un paysage.
Dans le deuxième cas, la revente d’une exploitation se fait dans la plupart de cas à un grand groupe industriel qui recherche de nouveaux points d’implantation et surtout des laiteries en raréfaction, auxquelles ils vont imposer des rendements. Ce qui en résulte est une uniformisation des pratiques de production donc du produit final.

• Les crises sanitaires ont eu un effet de levier désastreux pour le terroir et ont favorisé l’industrialisation du fromage. On est pourtant en droit de se poser la vraie question du risque sanitaire ? N’existe-t-il pas dans tout aliment ? Pourquoi le fromage au lait cru est mis au banc des accusés ? Pourtant les études ont démontré que l’usage de l’ensilage de maïs, fourrage humide, était l’un des principaux facteurs de contamination du lait. A t-on légiféré contre cette pratique ? Ce serait remettre en cause le modèle productiviste.

• Autre constat : alors que les fromages de terroirs locaux disparaissent peu à peu des tables, fleurissent chaque année un peu plus, à la télévision et dans les linéaires, de créations industrielles, toutes plus marketing les unes que les autres, pâles copies de fromages traditionnels, aux parfums édulcorés et aux saveurs racoleuses. À quand les fromages parfumés à la violette ou à la fleur des champs ?

C’est pour toutes ces raisons que l’Association mène des actions d’envergure pour informer les consommateurs de la nécessité de mieux choisir les fromages qu’ils achètent et pour encourager les professionnels de la filière traditionnelle à poursuivre leurs efforts pour le maintien du terroir.

L’association compte à ce jour plus de 500 parrainages dont des chefs étoilés, des cuisiniers traditionnels, des journalistes, des fabricants, de nombreux fromagers et des citoyens gastronomes...

Reply to this article

Forum